Mondes oubliés des Batraciens

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II La rainette méridionale, Hyla meridionalis.

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II

La rainette méridionale, Hyla meridionalis.

Ce magnifique batracien possède un aspect très séduisant et des spécialités qui lui sont propres.

La rainette est un petit amphibien de l’ordre des anoures et de la famille des Hyliadae. Cette rainette méridionale est une espèce très similaire et donc à ne pas confondre avec la rainette verte (Hyla arborea). Les deux principales différences pour les reconnaître sont simples. La rainette méridionale possède une bande latérale foncée qui s’étend seulement de la narine jusqu’au point d’intersection des membres antérieurs, tandis que la bande latérale sur les flancs de la rainette arboricole s’étend jusqu’aux hanches ou elle forme une tache en forme de boucle vers l’aine.

D’autre part, on peut les distinguer par leurs chants qui présente des différences. Tandis qu’il est saccadé et rapide chez l’arboricole (cliquez sur Hyla arborea dans le lecteur ci-dessous), il est plus lent et profond chez la méridionale (cliquez sur Hyla meridionalis dans le lecteur) ===>

Les rainettes vertes ont un larynx très important, il représente un cinquième de sa taille totale, c’est le plus grand organe phonique des amphibiens d’Europe. Le chant est ainsi très puissant, on a pu mesurer une intensité de 87 décibels à cinquante centimètres d’un mâle chantant. L’énergie dépensée pour le chant est si importante, qu’au cours de la période de reproduction, le mâle peut perdre jusqu’à 13% de son poids.

Chez les rainettes, c’est également uniquement le mâle qui chante pendent la période de reproduction d’avril à juin au sud de la France (tout dépend des températures), le but est évidement d’attirer les femelles vers son coin d’eau. Elles atteignent 50 mm mais les mâles peuvent mesurer jusqu’à 65 mm. Le sac vocal des mâles a un volume important, qui peut pratiquement atteindre la même taille que son corps. Au repos, il forme un léger “double menton”. La femelle de possède pas ne sac vocal. Pendant la reproduction, le mâle attrape la femelle par amplexus, et attends qu’elle dépose ses 60 paquets d’oeufs, fixés aux plantes aquatiques, quasiment toujours de nuit et contenant chacune 10 à 30 oeufs qu’il fécondera. Les têtards atteignent à leur maturité 15 à 20 mm de longs et les imagos ressemblent, à leurs parents en plus petits. Comme les autres amphibiens, lorsque les températures deviennent plus douces, vers fin septembre, la rainette part se cacher sous les racines, sous des pierres etc. pour hiverner. J’ai trouvé cette rainette cachée dans une botte qui traînait dehors…

La particularité des rainettes est son mode de vie arboricole, grâce à ses caractéristiques. Elle possède en effet des sortes de ventouses au bout de ses doigts et de ses orteils élargis en forme de disque adhésif qui sécrètent une colle. Cela fait de cet animal un excellent grimpeur qui vit dans les hautes herbes, les arbres et les arbustes. Pendant la journée, la rainette somnole, très bien dissimulée grâce à sa couleur verte entre les feuillages, souvent installée en plein soleil. Car contrairement à d’autres amphibiens elle ne perd que très peu d’eau, grâce à sa sécrétion cutanée particulière. Elle se rencontre dans les milieux marécageux et boisés, près de coins d’eau.

Il est intéressant de signaler la puissante variabilité de la couleur de son corps, qui peut varier légèrement de teinte en fonction de la température et des humeurs de l’animal. En général la couleur est d’un vert pomme, mais peut varier au jaunâtre, au gris, au vert plus foncé, avec ou sans motifs. Il existe une mutation très rare, ou le pigment jaune n’est pas synthétisé, elle présente alors une couleur bleue ciel !

Quand, entre les feuillages, elle se fait repérer par ses prédateurs, comme la Couleuvre à collier ou le Héron garde boeuf, son comportement de défense consiste à sécréter un mucus ou émettre des cris de détresse.

Quand à elle, elle se nourrit de divers insectes et leurs larves, d’araignées, de mollusques etc.

L’espèce est très fragile, et en voie de disparition. Ceci semble du à la pollution de l’eau, à la réduction du niveau des nappes phréatiques, à la destruction de leurs lieux de reproduction et à l’introduction d’espèce dévorant les têtards.